Voyage Micronésie

Prenez une carte du monde, visez entre le Japon, Hawaii et la Papouasie. Entre le tropique du Cancer et la ligne de l’Équateur, vous devriez voir apparaître la Micronésie : une pléiade de noms gratifiant des îles si minuscules qu’elles ne se distinguent même pas sur le bleu du Pacifique…
Rien d'étonnant à cela : saupoudrées sur 10 millions de km², les 2000 « petites îles » de Micronésie occupent tout juste 3200 km² de terres émergées. Elles tapissent pourtant près du quart habité du plus grand océan du monde et forment, avec la Polynésie et la Mélanésie, l’un de ses trois ensembles culturels.
Plusieurs pays et territoires se partagent cet immense monde aquatique, où les atolls se révèlent bien plus nombreux que les îles hautes. Le plus grand est au centre : les États Fédérés de Micronésie – eux-mêmes subdivisés en quatre nations déclinant chacune leurs propres coutumes, Yap, Chuuk, Pohnpei et Kosrae.
Ce monde-là n'est pas celui de tous les jours. Les cocotiers y tissent la trame de la carte postale et les jardins s'y ouvrent sur des lagons au turquoise phosphorescent – où nagent requins et raies mantas.
À Yap, la plus traditionnelle, les chemins se font banques, leurs flancs jonchés de monnaies de pierre géantes. Dans certaines de ses îles extérieures, les moteurs et les vêtements occidentaux restent interdits. Et, plus loin, à Pohnpei, c’est une incroyable cité engloutie, vieille de huit siècles, qui surgit de la mangrove : Nan Madol. Qui la connaît ? Chuuk (Truk), peut-être, éveille quelques souvenirs, depuis que l’aviation américaine y coula, durant la Seconde Guerre mondiale, l’essentiel de la flotte japonaise.
Voilà la Micronésie, sorte de paradis perdu, entre hier et aujourd’hui, traditions et collisions avec le monde moderne. Un voyage qui décoiffe.