Le meilleur de Malte

Marsaxlokk © allard1 - stock.adobe.com

À 2 h 40 d’avion de Paris, proche de l’Italie, à peine plus loin de la Tunisie, l’archipel maltais compte cinq îles, dont trois habitées : Malte, Gozo et Comino. Son nom ? Malte le tirerait du phénicien malet, « refuge ». Elle fut surtout celui de ces chevaliers éponymes venus de Jérusalem et qui, partout, imprimèrent leur style architectural. Existe-t-il une île plus riche en vieux remparts ?

Malte parle aussi une drôle de langue, aux consonances arabes, tandis qu'un chapelet d’églises l’habille. En son cœur, Malte bat de villes et villages qui, tour à tour, s’imposèrent dans la vie politique et économique de l’île. Et puis il y a ces paysages, qui passent de plaines arides en falaises sculptées. Éparpillés, mais impossible à manquer, une poignée de sites archéologiques ont imprimé leurs remarquables fondations.

La destination ne serait pas complète sans ses atouts farniente : à vous plages de sable doré ou de galets, et plongées sur des épaves oubliées.

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La Valette : splendide cité méditerranéenne

 La Valette : splendide cité méditerranéenne
Notre-Dame-de la Victoire - La Valette © Roman Babakin - stock.adobe.com

Exit l’écrasante porte mussolinienne qui signait l’entrée dans la citadelle de La Valette, la capitale de Malte ! Un pont-passerelle et une brèche dans les fortifications, deux escaliers monumentaux : Renzo Piano a clairement dépoussiéré la capitale maltaise. À commencer par le Parlement, deux blocs sur pilotis en calcaire doré percés de dizaine de moucharabiehs contemporains. À quelques mètres, sous le regard de Notre-Dame-de la Victoire – première église érigée par l'ordre de Saint-Jean –, l’architecte génois a enfoui les vestiges néo-classiques de l’Opéra Royal sous un théâtre en plein air aussi moderne que controversé. Et désormais l’artère principale, la rue de la République longtemps assoupie, bourdonne allègrement.

Qu’on se rassure, les vieilles pierres des chevaliers de Malte sont toujours là. À commencer par celles de la co-cathédrale Saint-Jean éblouissante de ses dorures baroques et qui abrite la Décollation de saint Jean-Baptiste, sublime œuvre du Caravage.

Il faut réserver sa visite pour découvrir les ors de la présidence  : le Palais des Grands-Maîtres abrite le musée de l’Armurerie, des salles d’apparat avec ses tapisseries des Gobelins ou cette frise représentant le Grand Siège de 1565.

Upper Barrakka - La Valette © Leonid Andronov - stock.adobe.com

Pour la vue panoramique sur les Trois Cités, on grimpe jusqu’aux jardins de Upper Barrakka. On y tire le canon deux fois par jour à midi et à 16 h. En contrebas, le Grand Port a perdu de sa fébrilité, mais on y va pour le fort Saint-Elme et son musée de la guerre. Juste en face, le fort Rinella narre l’île de façon dynamique. Allez, un dernier musée, le MUZA, celui des Beaux-Arts, à l’abri de l’ancien QG des chevaliers transalpins, l’auberge d’Italie.

C’est également l’entrée pour découvrir une facette plus sombre de La Valette : ses souterrains. Malta Underground y raconte l’histoire de ces greniers à grains et de ses réservoirs d’eau du XVIe siècle qui servirent aux Français lors du blocus des Britanniques puis de commandement militaire lors de la Seconde Guerre mondiale. En fin de journée, le flot des passants entraîne vers le Valetta Waterfront. Coquettement reliftés, les docks et les hangars à bateaux rassemblent bars, boutiques et restaus. La soirée peut débuter.

Le + de routard.com :

Pour déjeuner, on opte pour le marché couvert d’Is-Suq Tal-Belt reconverti en food court plutôt réussi et prolongé de terrasses où l’on s’attarde volontiers.

Les Trois Cités, dans le port de Malte

Les Trois Cités, dans le port de Malte
Birgù © dudlajzov - stock.adobe.com

On grimpe sur un luzzu, la barque de pêcheur traditionnelle toute colorée – elles pullulent dans le ravissant port de Marsaxlokk au sud de Malte – ou sur une dghajsa, la gondole maltaise souvent reconvertie en bateau taxi : direction les Trois Cités, Birgù en tête. Rebaptisée la Vittoriosa (la victorieuse), elle fut la toute première capitale des chevaliers.

Plus de port, mais une marina qui rutile de ses yachts et ce lacis de ruelles qui dévoile les anciens QG des chevaliers, comme l’auberge d’Angleterre avec son balcon à la Roméo et Juliette ou celle de l’Auvergne avec ses fenêtres moulurées. On savoure autant l’architecture Renaissance de cette ville épiscopale que sa vie tranquille.

Côté visites ? Le fort Saint-Ange, puissant ouvrage défensif qui offre expos immersives et vues splendides et le musée maritime hébergé dans une splendide demeure XIXe siècle, l’ex-boulangerie de la Royal Navy : plus de 20 000 artefacts à son actif !

Senglea © tan4ikk - stock.adobe.com

Puis vient Senglea. Elle, c’est Invicta – l’invaincue ; elle apparaît toute timide avec ses charmants jardins propices à la rêverie. Comme pour mieux exploser de joie le 8 septembre, lors de l’une des plus grandes fêtes paroissiales maltaises, la procession de la Vierge – surnommée « la Bambina ». Bormla (Cospicua, la formidable) clôt le bal.

Plus industrieuse – toutes proportions gardées –, elle est réputée pour la construction et surtout la rénovation de bateaux. Un spectaculaire et moderne escalier, et vous voilà face à l’église du XVIIe siècle de l’Immaculée Conception. Encore un peu de courage – la rue qui y mène est escarpée – pour rejoindre la place Misrah Bormla et sa jolie chapelle de Sainte-Marguerite.

Le + de routard.com :

Pour ceux qui redoutent de s’essouffler, l’option Rolling Geeks s’impose : ces voiturettes électriques sont programmées pour pointer tous les centres d’intérêt des Trois Cités avec explications en français bien sûr.

Mdina, Rabat et Mosta : des villes en forme de voyages dans le temps

Mdina, Rabat et Mosta : des villes en forme de voyages dans le temps
Mdina - cathédrale Saint-Paul © Karina Movsesyan - stock.adobe.com

Mdina ? C’est peut-être l’une des plus belles villes fortifiées d’Europe. Déroulant son aristocratique passé à travers une architecture éclectique, elle enveloppe – bon, plutôt hors saison – le visiteur d’une douce chape de sérénité, et pour cause : elle compte moins de 100 habitants ! La porte d’entrée vous semble familière ? Pas étonnant, une partie de la première saison de Game of Thrones a été tournée ici.

Située au centre de l’île de Malte, elle a connu bien des tribulations : siège du gouverneur sous les Romains, fortifiée sous domination arabe en 870, c’est Roger le Normand qui a la bonne idée d’y construire la cathédrale Saint-Paul dont le musée abrite une singulière collection de xylogravures de Dürer. Elle glisse de Citta Notabile, « ville noble », à ville silencieuse en perdant sa position stratégique au XVIe siècle au profit de La Valette.

On musarde entre la résidence d’été du grand maître Manoel Vilhena, baroque à souhait, et le siculo-normand palais Falson. On y passe même une nuit : une fois les touristes envolés, à l’heure où les chats retrouvent leur domaine, on profite enfin d’une atmosphère paisible.

Basilique Sainte-Marie à Mosta © Viliam - stock.adobe.com

On associe souvent Rabat à Mdina. Ancienne ville romaine, là s’arrête la comparaison. On s’y arrête essentiellement pour les émouvantes catacombes de la cathédrale Saint-Paul ou, mieux, celles de Sainte-Agathe (les plus belles) avant de s’étonner devant la rotonde de la basilique Sainte-Marie à Mosta : copie de celle du Panthéon de Rome, c’est la quatrième au monde par la taille !

Le + de routard.com :

On trace la route jusqu’aux falaises de Dingli, l’un des points culminant de Malte avec leurs 250 m de hauteur : juste à temps pour voir les derniers rayons éclairer cette ravissante chapelle avant de plonger dans la mer.

Les sites archéologiques de Malte : des temples mégalithiques témoins de la préhistoire

Les sites archéologiques de Malte : des temples mégalithiques témoins de la préhistoire
Ħaġar Qim © mary416 - Adobe Stock

Certes, l’archipel revendique plus de 2 000 sites archéologiques. Mais une dizaine concentre l’attention des amateurs. Ils s’appellent Ġgantija ou Ta’ Ħaġrat, Tarxien ou Ħaġar Qim. Ils ? Les temples mégalithiques éparpillés sur Malte mais aussi Gozo, inaltérables témoins de la préhistoire.

Ħaġar Qim s’avère le plus élaboré avec ses cinq salles dont l’une renfermait la précieuse et minuscule – 10 cm de hauteur – Vénus de Malte exposée au Musée national d’archéologie de La Valette ; juste à côté, on savoure Mnajdra dans un tout aussi remarquable état de conservation. Vu du ciel, Tarxien se singularise par sa forme de trèfle, mais ce sont ses bas-reliefs représentant des animaux qui signent sa particularité.

Temples de Ġgantija © Viliam - stock.adobe.com

À Gozo, l’âge du Bronze est représenté par les deux temples de Ġgantija, images d’Épinal au milieu des vignes et des oliviers, tours des géants estampillées par l’Unesco et dont les blocs de pierre atteignent, pour certains, 6 m de hauteur.

Au sud de Malte, on pénètre à pas mesurés dans la grotte de Ghar Dalam : elle atteste d’une présence humaine remontant à 5500 ans avant notre ère. Quant au musée adjacent, il laisse admirer d’étonnants squelettes d'animaux fossilisés, comme ces ours bruns et ces deux éléphants nains.

Blue Grotto © Jaroslav Moravcik - stock.adobe.com

Mais s’il ne fallait retenir qu’un seul site, on pencherait pour Ħal Saflieni, à Paola un faubourg de Vittoriosa. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, cet époustouflant hypogée offre une plongée historique de près de 5000 ans pour 10 veinards par heure afin de ne pas en altérer la singulière beauté. Pensez à réserver bien en amont.

Le + de routard.com :

À moins de 5 min en voiture d’Ħaġar Qim, les eaux turquoise de Blue Grotto sont souvent conseillées au coucher du soleil ; pour preuve, les touristes qui s’y pressent alors. On peut lui préférer la lumière matinale… qui lui confère une jolie douceur et une tranquillité certaine.

Gozo et Comino, jalousement préservées

Gozo et Comino, jalousement préservées
Rotonde de l'église Saint-Jean-le-Baptiste - Gozo © marcin jucha - stock.adobe.com

Une demi-heure de ferry et voici Gozo ou Comino, les deux îles sœurs de Malte, mais aux caractères bien différents.

Gozo, notamment, vante ses charmes encore préservés du surtourisme. Les Phéniciens, puis les Romains, les Arabes et les Angevins, les Castillans et les Brits : tous sont passés par sa citadelle. Princesse longuement assoupie, elle a retrouvé toute sa superbe grâce à une rénovation particulièrement attentive de la plupart des bâtiments historiques.

Elle veille sur la capitale Rabat, rebaptisée Victoria par les Anglais – du nom de la Queen éponyme. On tombe sous le charme tout de calcaire doré de la basilique Saint-Georges comme de l’impressionnante rotonde de l'église Saint-Jean-le-Baptiste, on s’égare dans les ruelles pavées et l’on s’installe sur la place de l’Indépendance le temps d’un café.

Fungus Rock © zgphotography - stock.adobe.com

Surtout, on prend le temps de vagabonder entre vallées fertiles et plateaux balayés par les vents. À vélo ou à pied souffle une brise de liberté. Une halte à Ta’Mena, dans la vallée de Marsalforn : selon la saison, on participe à la récolte des oranges, on goûte huile d’olive et fromages, le miel ou le vin. Avant de visiter les salines pétillantes de soleil.

Si la célèbre Fenêtre d’azur – arche naturelle façon Étretat – s’est effondrée, on se replie sur il-Qawra, la mer intérieure et ses grottes, et, pour les fans de Game of Thrones, sur le Fungus Rock, rocher où Khaleesi et Khal Dogo se marièrent !

Pour chiller et bronzer ? Direction Mġarr Ix-Xini et ses eaux transparentes, la plage de San Blas encore plus planquée ou mieux, la baie de Wied il-Ghasri glissée entre deux falaises : coup de cœur assuré.

Comino - Blue Lagoon © alexugalek - stock.adobe.com

Et Comino ? 3,5 km² seulement, aucune voiture, mais une réputation à faire se damner certaines îles exotiques : des falaises escarpées, une aride garrigue – y pousse tout de même le cumin qui lui donne son nom –, des myriades d’oiseaux migrateurs (le site est classé Natura 2000) et ces eaux, insolentes de beauté.

En témoigne ce Blue Lagoon, propice au snorkeling comme à l’immersion plus profonde pour plongeurs avertis fanas d’épaves à visiter et de tombants vertigineux où vaciller. La rançon du succès ? Un peu trop de monde fréquente les sites en été.

Le + de routard.com :

Gozo a développé un solide agritourisme : alors, mieux qu’un hôtel, on opte pour la location d’une ancienne ferme de caractère, souvent dotée d’une piscine. Lire notre page hébergement à Malte.

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Office de tourisme de Malte

Texte : Pascale Missoud

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