Royan : en Charente-Maritime, entre marais et estuaire
Royan ou la station balnéaire par excellence. Connue au début du XIXe siècle pour ses cures, son casino et ses plages fréquentées jadis par Émile Zola, la ville a fait rêver des générations de touristes venus profiter de leurs premiers congés payés. Aujourd’hui, Royan et sa région restent toujours aussi populaires auprès des vacanciers pour ses plages. Entre deux baignades, l’architecture moderne très 50’s de la ville et la nature émaillée de prés salés méritent d’être découverts. Cap sur l’Atlantique, à l’embouchure de l’estuaire de la Gironde !
Préparez votre voyage avec nos partenairesRoyan, une balade architecturale fifties
On vient à Royan pour ses belles plages, de la Grande Conche à celle de Pontaillac, en passant par les conches du Chay et du Pigeonnier… et puis on découvre une station balnéaire à l’architecture singulière, unique en France.
Ville martyre plusieurs fois bombardée, Royan s’est réinventée dans les années 1950 grâce à l’imagination débordante d’un groupe d’architectes conduit par Claude Ferret, inspiré par le Brésil et bien décidé à mettre de la couleur dans la ville. Une histoire évoquée avec brio dans le tout nouveau centre d’interprétation de l’architecture du palais des congrès.
Au milieu des maquettes des villas aux toits terrasses et aux plans libres chers à Le Corbusier se glissent des villas balnéaires régionalistes à la mode au XIXe siècle. Une introduction rêvée pour une balade en ville guidée par l’un des livrets gratuits sur l’architecture.
En choisissant le Focus « Royan des années 1950 », on plonge directement dans le monde du béton et du modernisme hérité d’Oscar Niemeyer. L’église Notre-Dame, l’immeuble des Ponts-et-Chaussées, le marché couvert sont autant de bâtiments emblématiques pour comprendre l’esprit de cette ville traversée par la fantaisie des lignes, l’emploi des couleurs primaires, les claustras modernes…
De la villa Grille-Pain aux galeries Botton, la balade ne manque pas de fantaisie. Autant de stations emblématiques dans un pèlerinage architectural vintage qui peut durer des heures. Et si vous préférez l’architecture balnéaire de la Belle Époque, empruntez le Focus « Les bains de mer » et découvrez entre autres la magnifique pagode Kosiki.
Tout nouveau, tout beau, le palais des Congrès s’est refait une beauté en retrouvant son style d’origine et en ouvrant un bar à vins. Comme il est bon de déguster une plancha face à la mer dans l’un des bâtiments emblématiques de la reconstruction de Royan !
Saint-Palais-sur-Mer, bon chic bon genre
À 6 km de Royan, Saint-Palais-sur-Mer a des airs de station balnéaire surannée. Avec ses villas aux doux noms de Chrysanthème et Bois Charmant, on se surprend à imaginer des femmes en crinolines devant la maison des Douanes. L’emplacement stratégique face à l’estuaire de la Gironde et au phare de Cordouan est spectaculaire.
C’est ici que commence notre balade d’un peu plus de 3 km jusqu’au blockhaus de la grande côte. Après une visite dans l’ancienne maison des douanes devenue centre d’exposition d’art contemporain, c’est parti pour une heure de balade jusqu’à la chapelle des Aviateurs. Un éboulement sur le chemin des douaniers dévie le circuit mais permet, en passant par la colline du bois du Roi, de découvrir de magnifiques villas balnéaires. Entre les façades aux colombages colorés et les parements en galets de certaines, les décors sont un catalogue de styles soulignés de jardins bien entretenus.
En longeant la villa Bon Accueil si caractéristique du style régionaliste de la Saintonge, le sentier débouche sur l’Océan et reprend son tracé initial. Des carrelets, maisons de pêche dotées de filets suspendus, scandent la côte rocheuse. Ici, on pêche surtout la crevette et les petits poissons. L’été, les familles du coin passent leur après-midi dans ces abris suspendus non loin du pont du Diable.
Depuis la plage du Platin, les enfants courent pour rejoindre le phare de Terre-Négre et l’insolite chapelle des Aviateurs. Ouvert seulement l’été, cet édifice religieux, construit par un industriel parisien et rebaptisé en 1909 en l’honneur de Louis Blériot, ressemble à ces églises de Martinique plantées au milieu d’un gazon impeccable. Encore un petit effort et on arrive bientôt au trou du Diable, non loin du blockhaus.
Chaque année, le festival classique et lyrique Un Violon sur le Sable attire les foules. Imaginez un orchestre composé de plus de 60 musiciens jouant un répertoire pop, classique, variété, jazz… Un spectacle gratuit qui se décline aussi dans une version « sur la ville » en proposant des concerts plus confidentiels dans des endroits d'exception. Prochaine édition prévue fin juillet 2024.
L’estuaire de la Seudre, découverte des marais salants
Des ruelles fleuries de roses trémières, des maisons blanches blotties tout contre l’église paroissiale suffisent à donner des airs de carte postale à Mornac-sur-Seudre situé au cœur du marais de la presqu'île d'Arvert.
En partant de la place des Halles au centre du village, on longe les anciennes fortifications datant du Moyen Âge pour finalement se perdre dans les ruelles que les marins du village surnomment, comme un lointain souvenir, « le quartier arabe ». L’été, les échoppes se remplissent d’artisans locaux et le saunier du coin tient boutique.
Sébastien Rossignol organise des visites dans ses salines à quelques kilomètres de là et se transforme volontiers en guide touristique lorsqu’il s’agit de parler des marais de la Seudre et de l'élevage des crevettes impériales. Cet espace naturel, classé Zone Natura 2000, est un labyrinthe d’anciens marais salants reconvertis en claires pour les affinages d'huîtres. Dans ces prairies humides, les chemins suivent de frêles digues découvrant un paysage sauvage ponctué par la présence d’agneaux des prés salés.
Suivez le panneau bleu à côté du port de Mornac-sur-Seudre pour rejoindre les chemins de la Seudre en direction de Coulonge, entre vignes et marais. Après avoir passé Chaillevette et le port de Chatressac, petit arrêt sur la butte de Beauregard pour admirer le paysage et finalement arriver à La Tremblade où rencontrer José, alias Gaby (voir adresse dans Carnet d’adresses).
Fiche pratique
Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos pratiques dans le guide du Routard Les Charentes en librairie.
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Comment y aller ?
En train : TGV jusqu’à Angoulême ou Poitiers, puis TER.
En voiture : Paris-Royan (4 h 20) ; Nantes-Royan (3 h 50).
Carnet d’adresses
– Hotel Seakub : à Royan. L’ancienne pension de famille a repris de sacrées couleurs ! Jaune pour la façade, bleu et orange pour l’espace d’accueil et le restaurant, sans parler des chambres dessinées par la graphiste Géralda Van der Es. Un bien joli hôtel qui propose un petit déjeuner gourmand particulièrement délicieux avec des gâteaux préparés par Stéphane. Idéal pour bien commencer la journée et faire un plouf juste en face, sur la plage de la Grande Conche ! Chambres à partir de 75 € (petit déj 13 €).
– Café Barrière : à Royan. Après avoir passé le labyrinthe criard des machines à sous, le restaurant surgit au bord de la plage de Pontaillac, face à l’Océan. L’été, on assiste à des matchs de beach-volley en première ligne. Les deux formules buffet (15 € avec entrées ou dessert ; 22 € avec entrées + desserts) sont particulièrement gourmandes et très copieuses.
– Chez Gaby : à La Tremblade. Tél. 05-46-36-01-47 (réservation uniquement par téléphone). Connu comme le loup blanc, José est un maître dans l’art de recevoir. Avec son équipe, ou plutôt sa famille venue du Sénégal, il enchante les plats d'épices et met le rythme des tam-tams sur les rivages de La Tremblade. Une adresse gourmande et généreuse qui fait un carton ! Pensez à réserver. Menu découverte 25 €.
– La Fab qui lit : à Mornac-sur-Seudre. De Pâques aux vacances de la Toussaint, Fabienne remplit ses rayons de livres d’occasion entre deux conseils de lecture. Au milieu des éditions vintage, laissez-vous tenter par une pause douceur dans la courette fleurie. Jus de pomme paysan 2,5 €.
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Visite
– Musée des douaniers : chaque année, de nouvelles expositions d’art contemporain naissent dans ce joli petit musée situé face au phare de Cordouan. Souvent inspirées par les cinq éléments, les œuvres qui se succèdent sont d’une poésie infinie. On peut acheter des tirages numérotés à la boutique du musée. Entrée 2 €.
Texte : Barbara Divry
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