Unique pays andin sans débouché sur la mer, laBolivien’est pas pour autant, comme on le croit souvent, limitée à ses seuls Altiplano et montagnes. Bien au contraire ! Le territoire, grand comme deux fois celui de la France métropolitaine (1,1 million de km²), dévale vers l’Oriente en vallées tièdes, puis chaudes, pour finir par s’épandre dans les platitudes de l’Amazonie (au nord), du Pantanal (au centre) et du Chaco (au sud).
Découvrir la Bolivie, c’est explorer le meilleur de tous ces milieux et collectionner des images et des sensations d’une folle diversité. Loin du tourisme de masse, le pays, attachant, est resté très authentique, plus proche de ses racines que tous ses voisins. La population d’ascendance amérindienne est d’ailleurs ici largement majoritaire.
Au menu : des villes brouillonnes cachant des joyaux coloniaux baroques aux traits métissés, des marchés capharnaüms pleins de vie, des ruines précolombiennes et, plus que tout, des grands espaces et des paysages ahurissants – volcans auréolés de blanc dépassant les 6 000 m d’altitude, déserts de sel, lacs d’altitude rouges convoités par les flamants roses, savane plantée de palmiers et impénétrable forêt tropicale humide.
C’est tout cela la Bolivie, sans oublier la plus haute capitale du monde, le lac Titicaca, les vigognes et les lamas !
Le bien nommé aéroport d’El Alto se perche sur le rebord de l’Altiplano, à 4 050 m d’altitude. Sacré choc à la descente de l’avion ! Le minibus s’empale dans un trafic chaotique pour dévaler dans la vallée où s’est établie La Paz au XVIe siècle.
La capitale de la Bolivie n’a rien d’une pin-up : un entonnoir coincé entre les sommets enneigés de la cordillère Royale, aux flancs bardés de bâtiments en brique inachevés et survolé par un réseau de… téléphériques. Pratiques, ces téléphériques, pour survoler le cloaque.
Le centre historique se résume avant tout à deux places. D’un côté de l’avenue, la plaza deSan Francisco avec sa basilique qui, émergeant des gaz d’échappement, révèle une fascinante façade au baroque métis, où cohabitent anges, sirènes, Pachamama (Terre-Mère) et mâcheurs de coca ! Derrière, les rues pavées attaquent la pente, avec leur lot d’auberges bon marché, cafés, restos et boutiques. Plusieurs marchés s’empilent : coiffeurs ici, chausseurs là, voleurs (mercado Negro), lainages puis, là-haut, les fœtus de lama desséchés du mercado de las Brujas (marché des sorcières).
De l’autre côté de l’avenue, la solennelle plaza Murillo réunit cathédrale, palais présidentiel et Congrès. Seule vraie carte postale du coin, la calle Jaén, aux façades arc-en-ciel, cache cinq mini-musées. Les deux plus intéressants, nationaux, ne sont pas bien loin : Art d’une part, Ethnographie et Folklore de l’autre. Puis le dimanche, on file à El Alto pour une soirée peu ordinaire : combats de catch de cholitas (femmes en costumes traditionnels) !
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Excursion classique depuis La Paz, la Route de la mort dévale vers l’Amazonie à travers le massif tropical des Yungas. Les plus aventureux la descendent à vélo !
Le lac Titicaca et l’isla del Sol, berceau du monde inca
Pas sûr qu’il faille apporter votre maillot de bain. S’il est immense (8 300 km²), à 3 810 m, le lac Titicaca n’est pas du genre balnéaire… Le plan d’eau est partagé avec le Pérou voisin, la Bolivie se contentant d’une petite moitié orientale entre Lago Grande et Lago Chico – presque séparés par de corpulentes péninsules rocheuses.
C’est là, à 3 h 30 de route au nord-est de La Paz, que s’amarre Copacabana. Ce n’est pas la plage de Rio de Janeiro qui lui a donné son nom, mais bien l’inverse. Et pour cause : cette grosse bourgade est le principal sanctuaire de la Vierge de Copacabana, sainte patronne de la Bolivie, dont la réputation de faiseuse de miracles s’est propagée au loin. Résultat, on vient de tout le pays et au-delà pour la prier en sa grande basilique blanche et faire baptiser tout ce qui roule. Voitures, taxis, camions, motos, tout y passe.
Les fidèles grimpent ensuite généralement (40 min) au Calvario, de son vrai nom cerro San Cristóbal, un pain de sucre dominant le Titicaca, où officient les sorciers-guérisseurs – à coups d’incantations, de formules magiques et autres aspersions de bière. Les routards en profitent pour admirer l’un des panoramas les plus célèbres de Bolivie.
Un matin, il faut s’embarquer pour l’Isla del Sol : 1 h 30 de traversée pour atteindre cette terre pelée mais mythique où, affirment les légendes, seraient nés le fils et la fille du Soleil, fondateurs de Cusco. Lorsque les communautés ne sont pas en conflit, on la parcourt du sud au nord (ou inversement) par le sentier des crêtes, hautement panoramique.
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Indissociable du Titicaca, la civilisation de Tiwanaku a régné sur l’Altiplano avant que les Incas ne la soumettent. Proches du lac, ses ruines (inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco) se visitent plus facilement depuis La Paz. En vedette : le temple de Kalasasaya et sa porte du Soleil.
Le salar d’Uyuni et le Sud Lípez, merveilles de l’Altiplano
Plein sud ! Une bonne nuit de bus depuis La Paz (540 km) et la petite ville poussiéreuse d’Uyuni émerge d’un pan d’Altiplano désert, avec son musée-hangar et son cimetière de locomotives rouillées et taguées. On s’y caille un soir, le temps d’organiser son excursion sur le plus grand lac de sel du monde (10 580 km²), étendu à ses portes : le salar d’Uyuni, perché à 3 650 m d’altitude tout de même.
De tous les paysages boliviens, aucun ne lui arrive à la cheville. Devant soi, un immense tapis blanc se déroule, craquant sous les pneus comme sous les pieds. Les chauffeurs écrasent le champignon : jusqu’à 120-130 km/h !
En surface, par endroits, d’étranges dessins se multiplient à l’infini, parfois presque parfaitement hexagonaux – formés par l’eau en s’asséchant, après les pluies de janvier et février. De loin en loin, quelques îles émergent, dont l’emblématique isla Incahuasi, toute piquetée de cactus géants.
Sur les rives du salar, de pauvres villages hébergent quelques hôtels souvent communautaires bâtis en briques de sel – murs et mobilier inclus (seule la douche y échappe).
Les vigognes, pas trop farouches, y tiennent fréquemment compagnie aux larges troupeaux de lamas. Au-dessus : des volcans (à commencer par le Tunupa, au nord). À côté : des grottes et des anfractuosités rocheuses, où reposent toutes sortes de chullpas (momies).
Quittant le salar, les plus longues excursions s’attaquent au Sud Lípez sur des pistes cassantes : un territoire hautement sauvage, en grande partie protégé par le parc national Eduardo Avaroa. En vedette : des lacs d’altitude (ici rouge, là vert) habités par les flamants roses. Des fumerolles. Un « arbre de pierre ». Des eaux thermales pour se baigner. Le pied.
Pas facile de s’aventurer en solo sur le salar : 95 % des visiteurs choisissent une excursion guidée en 4x4, soit privée, soit partagée avec d’autres voyageurs (bien moins cher).
En train vers Tupiza, l’oasis du Far South
6 h du mat’… l’heure de sauter dans le train. Enfin, le train… Le ferrobus. Remplaçant les classiques loco et wagons de la Ferroviaria Andina depuis la pandémie, cette modeste micheline relie encore chaque mardi Uyuni à Tupiza, puis la frontière argentine à Villazón. Un sacré voyage, comme un saut dans le temps, bercé par le roulis et le tangage.
Aux longues lignes droites initiales et à l’escale d’Atocha suivent les courbes. Environ cinq heures après le départ, la voie étroite s’engage entre des palissades de roche ocre rouge, fissurée, coiffant les eaux turbides du río Tupiza – lorsqu’il n’est pas tout simplement à sec.
Puis, soudain, elles s’entrouvrent sur une bourgade-oasis. Nichée dans son cirque montagneux, à 2 850 m d’altitude et 200 km au sud-est d’Uyuni, Tupiza s’entoure de paysages qui ne sont pas sans rappeler ceux de l’Ouest américain : étendues semi-désertiques, canyons et gorges, cheminées de fée très rouges de la valle de los Machos plantée de cactus…
L’illusion est d’autant plus parfaite que Butch Cassidy et son acolyte le Sundance Kid ont écumé le coin à la fin de leur cavale sud-américaine, dans les années 1907-1908… Le premier des deux hors-la-loi a même donné son nom à un (bon) hostal local !
Pour suivre leurs traces, rien ne vaut une longue balade à cheval. Ou une excursion (un peu) moins poussiéreuse jusqu’à El Sillar, d’où se déroule un panorama imprenable sur la vallée du río Tupiza et ses chaînons gréseux incroyablement sculptés par l’érosion en aiguilles et drapés de roche – ici gris ou brun, là presque écarlates.
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Moins fréquenté qu’Uyuni, Tupiza est un point de départ alternatif intéressant pour la visite du Sud Lípez et du salar d’Uyuni.
Tarija, entre vignobles et condors
Du vin en Bolivie ? Eh oui ! On cultive la vigne ici depuis le XVIe siècle, dans le sillage de l’installation des conquistadores. Il fallait bien du vin de messe…
Capitale régionale et viticole du pays à 4 h 30 de route à l’est de Tupiza, Tarija (environ 250 000 habitants), plaisamment surnommée la « Petite Andalousie », offre une escale plutôt agréable.
À 1 900 m d’altitude, les soirées y sont douces sur les berges du río Guadalquivir et sous les palmiers de la belle plaza Luis de Fuentes – veillée par un élégant kiosque en fer forgé. La proche cathédrale donne déjà le ton avec ses pampres et vignes ornant autels et mobilier… La Casa Dorado, elle, illustre les fastes d’une riche famille locale dans les années 1900.
C’est au sud de Tarija, dans un paysage sec, que se déroule la Ruta del Vino. Établies entre 1 600 et 2 200 m d’altitude, ce sont, dit-on, parmi les plus hautes vignes du monde avec celle de Colomé en Argentine. Elles sont étalées en larges parcelles de malbec, de cabernet franc et cabernet sauvignon, de tannat, de merlot, syrah et autre terruño – certains récemment plantés pour améliorer la qualité de la production.
Certaines bodegas se sont ouvertes aux visiteurs, comme les grandes Campos de Solana, Aranjuez, Kohlberg et Don Julio, aux élans souvent contemporains. Idem à la Casa Real, premier producteur bolivien de singani, l’eau-de-vie nationale (AOC), rappelant le pisco péruvien (5 millions de litres par an !). Tout en adobe, la Casa Vieja, bâtie il y a plus de 400 ans, joue, elle, la carte de la tradition, avec ses courettes à arcades et treilles.
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Vers Rosillas, peu avant la frontière argentine, la Valle de los Cóndores est peuplée de quelque 200 couples nicheurs, un record en Amérique latine. Pour aller les voir, il faut s’armer de courage et grimper jusqu’au haut des falaises, à près de 4 000 m d’altitude.
Potosí, une ville minière au patrimoine mondial
La Paz et même El Alto sont coiffées au poteau ! Culminant vers 4 090 m, sur un bout d’Altiplano pentu et pelé à 530 km au sud-est de La Paz, Potosíest la ville de plus de 200 000 habitants la plus haute au monde. Autant dire qu’il n’y fait pas chaud durant l’hiver austral…
Pourquoi s’être installé là, alors ? Pour la fortune. C’est un berger indien du coin qui, dit la légende, aurait découvert le filon du bien nommé Cerro Rico en y faisant un feu et découvrant, au réveil, des filaments d’argent…
Une génération plus tard, la production de minerai atteignait son apogée, fournissant chaque année 240 tonnes de minerai aux coffres espagnols et contribuant à faire du royaume le plus riche et influent d’Europe. Des centaines de milliers d’hommes, Indiens puis esclaves africains, y sont morts.
Le métal était fondu et frappé au centre de Potosí, à la Casa nacional de Moneda, dotée de 11 ateliers (10 pour l’argent, un pour l’or). Les lamineurs géants du XVIIIe siècle y sont toujours, aux côtés de collections d’art pour certaines assez fabuleuses.
Tout autour, les églises dressent des façades d’un splendide baroque métis, réunissant symboles chrétiens et précolombiens (lune, soleil, indiens, joueurs de charango, etc.) : San Lorenzo de Carangas, La Merced, La Compañía de Jesús, San Agustín, San Bernardo.
L’intérieur n’est souvent pas en reste, cumulant plafonds en bois mudéjars et chaires théâtrales. Deux monastères se visitent aussi : Santa Teresa, aux huisseries bleu Klein, et San Francisco, dont les hauts révèlent une vue époustouflante sur les toits de tuiles rousses de la vieille ville. Dans l’axe, le Cerro Rico et ses dernières mines (que certains visitent).
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À une demi-heure de Potosí, l’hacienda de Cayara (1557), devenue musée-hôtel, permet de replonger dans les fastes passés avec son merveilleux salon aux fresques représentant les quatre saisons et les cinq continents.
Sucre, la plus belle ville coloniale de Bolivie
Pour fuir les frimas de Potosí, la bonne société s’installa à Sucre, plantée dans l’une des vallées centrales à 155 km au nord-est (3 h de route). Posée à une altitude autrement plus agréable (2 750 m), Sucre se révèle la plus belle cité coloniale de Bolivie – inscrite à ce titre au patrimoine mondial de l’Unesco.
La visite commence plaza 25 de Mayo. La vaste esplanade, hérissée de très hauts arbres, fontaines, statues et bancs, est le cœur autour duquel bat le pouls de la ville. La cathédrale est là (XVIe-XVIIe siècles), mi-Renaissance mi-baroque, avec sa chapelle abritant une célèbre Vierge de Guadalupe habillée d’or, d’argent et de pierres précieuses.
La belle Casa de la Libertad ramène, elle, aux temps héroïques. L’indépendance de la Bolivie y fut proclamée en 1825, avant que le Parlement ne s’y installe, faisant de Sucre la capitale constitutionnelle du pays. Épées de maréchaux et portraits de présidents s’y entassent.
La faculté de droit de l’Université, la deuxième plus ancienne du continent (1624), est à quelques pas, avec sa grande cour centrale à arcades. Tout autour, les églises foisonnent : San Miguel et San Francisco de Asís aux exceptionnels plafonds mudéjars, Santa Mónica à la façade blanche d’un splendide baroque métis. Le couvent de Santa Clara (1630) est encore habité par une douzaine de sœurs qui confectionnent des biscuits.
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Et, sur les hauteurs panoramiques, La Recoleta dévoile pas moins de cinq cloîtres ! Ajoutons quelques beaux musées, un cimetière grandiloquent et, à proximité, les villages Jalq’a, où les tisserandes réalisent des pièces uniques de finesse révélant tous les êtres effrayants de l’inframonde.
Parc national Torotoro, sur les traces des dinosaures
Porte de Torotoro, Cochabamba s’étale dans l’une des vallées centrales, semi-tropicale, sous l’œil d’un Christ XXL de 34,20 m de haut (mieux qu’à Rio !).
Son monument le plus unique (inique ?) : le Palacio Portales, construit en 1915-1927 pour le roi de l’étain bolivien, cumulant les grandiloquences… Ou le Mercado La Cancha peut-être ? Le plus vaste du pays, il voit 1 001 métiers juxtaposés – des vendeurs de coca ou de nouilles aux cordonniers, en passant par le coin des aquariums et celui des poudres de perlimpinpin…
De là, la route file plein sud à travers des paysages aux pentes ocre, rouges, violettes et même vertes. Au bout, Torotoro n’est qu’un (gros) village posé au cœur d’un parc national (166 km²) unique en son genre. Pour son canyon ? Non. Pour ses condors ? Non plus. Ses rares aras paraba frente rojo, alors ? Non, ce qui rend Torotoro unique, c’est le nombre considérable d’empreintes de dinosauresqui y ont été identifiées : plus de 11 000, des T-rex aux ankylosaures en passant par les titanosaures !
Résultat : le village de Torotoro s’est couvert de reptiles géants en plâtre et béton, surgissant des façades des hôtels, de la boîte de nuit et même de la mairie !
Du village, il faut obligatoirement recourir aux services d’un guide pour parcourir le parc. On rejoint ainsi le tréfonds du canyon d’El Vergel, où de fines cascades dévalent en oasis, et le dédale de cavités voûtées de la Ciudad de Itas, aux roches colorées.
Mais la grotte d’Umajalanta est plus surprenante encore : pas du tout aménagée, on y pénètre à la manière d’un spéléologue, rampant par moments ou s’agrippant à des cordes !
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Si un minibus hebdomadaire relie normalement directement Sucre à Torotoro, il est bien plus facile et fréquent de passer par Cochabamba (à 3 h de route).
Les missions jésuites de la Chiquitania
Pas très facile à parcourir, la Chiquitania, exilée à l’est de Santa Cruz de la Sierra, capitale économique du pays et des terres chaudes de l’Oriente, ramène à un monde oublié.
Tout commence au XVIe siècle au Brésil et au nord de l’actuelle Argentine. Venus d’Europe, les jésuites s’enfoncent dans la forêt vierge pour évangéliser les autochtones. Comment entrer en contact avec eux ? Ils choisissent la musique. Le violon et les grands airs baroques accompagnent d’emblée le catéchisme. Dans les reducciones, les enclaves communautaires développées en marge des terres royales, la parole de Dieu a valeur de loi, mais les Indiens vivent libres – à l’abri de l’esclavage, en tout cas.
Peu à peu, un vaste réseau de missions se développe, en butte aux attaques des armées coloniales et des trafiquants d’esclaves. En Bolivie, San Francisco Javier voit le jour en 1692, suivie par neuf autres. Bientôt, les deux tiers des habitants de la région y résident. Mais en 1767, tout s’effondre : les jésuites, trop encombrants, sont chassés d’Amérique.
La plupart de leurs missions ont été détruites ou abandonnées. Pas celles de Bolivie. À travers toute la Chiquitania, des églises ont survécu, dont six ont été inscrites au patrimoine mondial, à San José de Chiquitos,San Rafael, San Miguel, Concepción, San Francisco Javier et Santa Ana de Velasco. La plupart, précédées d’un grand auvent, datent du début des années 1750.
Uniques en leur genre, fort bien restaurées, elles ont retrouvé leurs fresques, leurs pierre et bois sculptés, leurs anges musiciens et colonnes salomoniques. Mieux : la tradition musicale a survécu ! En avril et mai des années paires a même lieu le très réputé Festival International de musique Renaissance et baroque américaine.
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Si Santa Cruz est surtout une ville moderne et utilitaire, sa superbe place centrale, très vivante, mérite bien que l’on y passe une nuit.
Le parc national de Madidi, dans la jungle d’Amazonie
La Bolivie, c’est aussi l’Amazonie. Près de 300 000 km² de forêt tropicale humide, couvrant un bon quart du pays. Un territoire pétri par 6 m de précipitations annuelles, aux rares pistes vite impraticables, ne laissant guère que le bateau et l’avion pour se déplacer.
À 14 h de route (vertigineuse) de La Paz ou 40 min de vol, Rurrenabaque est la porte d’entrée favorite de l’Amazonie bolivienne et, surtout, du parc national Madidi, englobant 19 000 km² de montagnes dévalant du sommet des Andes frigides jusqu’aux terres basses nappées par des arbres-cathédrales aux folles proportions. Cette colossale amplitude altimétrique lui vaut d’abriter l’une des plus importantes biodiversités au monde.
Adossée aux derniers contreforts, Rurrenabaque, nonchalante, chaude et poisseuse, s’amarre sur un coude du Beni, l’une des plus larges rivières du pays, dont les eaux se déversent finalement dans l’Amazone. Au-delà, elle se fait sinueuse, encombrée de bras vifs et morts. Les terres sont ici si basses que son cours a changé maintes fois – et changera encore.
On s’embarque sur une pirogue à moteur. 1 h, 2 h, 3 h plus tard, un quai émerge de la chlorophylle, emmanché sur une sente glissant entre acajous, tecks et lianes à curare. Au bout, un lodge souvent rustique se cache. On y séjourne 1, 2, 3 nuits, en quête des hôtes de ces bois.
Les singes et tortues se laissent assez facilement observer, les oiseaux aussi (perroquets, aras, étranges hoazins à tête bleue et huppe). Des caïmans. Parfois des tapirs et des cabiais à l’air de hamsters géants. Le jaguar est beaucoup plus aléatoire.
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Attention aux tiques ! Il y en a beaucoup en forêt amazonienne et les animaux en sont bourrés, évitez de caresser ceux qui sont apprivoisés…