Portugal : Faro, sous le soleil de l’Algarve

Faro : les charmes de la Cidade Velha

Ville moderne, Faro cache en son sein un petit trésor : la Cidade Velha, une ville close entourée de remparts circulaires qui nous propulse dans le passé. La vieille citadelle de Faro, à laquelle on accède par trois portes, a conservé son caractère et sa beauté. Ses rues pavées labyrinthiques bordées de demeures et d’édifices semblent défier le temps.

Mention spéciale à l’arco da Vila, arche néoclassique du début du XIX^e s., derrière laquelle la rua do Municipio égrène de belles demeures bourgeoises en granit. Elle conduit à la place de la Cathédrale (Largo da Sé) plantée d’orangers.

Occupant l’emplacement de l’ancien forum romain, le vaste largo da Sé est bordé du palais épiscopal revêtu d'azulejos du XVIII^e et, surtout, de la Sé, une cathédrale aux airs de forteresse. Construite au XIII^e siècle, elle a été mise à sac par les Anglais à la fin du XVI^e siècle, puis victime du tremblement de terre de 1755. Des vicissitudes de l’histoire qui se lisent dans l’hétérogénéité de ses styles, mêlant gothique et baroque.

À quelques pas, le Museu municipal, installé dans un ancien couvent du XVI^e siècle, mérite une halte pour sa belle architecture et ses collections dont le clou n’est autre qu’une mosaïque des II^e-III^e siècles, représentant Neptune et des motifs floraux. À noter que l’on peut admirer une autre mosaïque romaine aux ruines de Milreu, à 8 km au nord de Faro, juste avant le village d’Estoi. Eh oui, Faro ne date pas d’hier !

Une fois sorti de la vieille ville, flânez dans les rues commerçantes piétonnes alentour pour prendre le pouls de la vie portugaise jusqu’à l’église do Carmo, un imposant édifice baroque s’élevant au-dessus d’un quartier populaire. Derrière l’église, ne manquez pas l’étonnante capela dos Ossos avec ses murs entièrement recouverts de crânes et d’os. Vanitas, vanitatis.

Terminez la balade du côté de la marina et admirez le coucher de soleil sur la lagune. Cerise sur le gâteau, le vieux Faro est encore plus beau de nuit. Vous savez ce qu’il vous reste à faire…

La lagune de Ria Formosa : un labyrinthe aquatique aux portes de Faro

Particularité géographique, Faro ne se trouve pas en bordure de mer, mais d’une lagune qui la sépare de l’océan Atlantique. Un écosystème fascinant, notamment par ses dimensions puisque la lagune de Rio Formosa s’étend le long de la côte sur environ 60 km de longueur et 270 km², depuis Faro jusqu’aux environs de Vila Real de San António.

Protégée par un alignement de cinq îles parallèles à la côte formant une barrière contre l’océan, elle est classée parc naturel, en raison de la richesse de sa faune et de sa flore. Il est possible de l’explorer en se joignant à des excursions en bateau, mais aussi en catamaran, zodiac ou kayak (départ du cais das Portas du Mar, face à l’arco da Porta Nova). La croisière permet d’admirer un paysage maritime unique, avec des salines, de découvrir la vie des pêcheurs de coquillages, les habitudes des oiseaux migrateurs familiers des lieux, et d’observer flamants roses ou dauphins.

Enfin, on peut également prendre le ferry (ou speed boat) pour passer quelques heures sur les îles. Cap sur l’Ilha Deserta, celle du Farol ou da Culatra, pour un dépaysement total à quelques kilomètres de la ville. Le soleil, le ciel et la mer… rien que pour vous (ou presque) !

Olhão et Tavira : escales authentiques sur la côte est de l’Algarve

Différent de la côte urbanisée du Barlavento entre Albufeira et Lagos, le littoral situé à l’est de Faro demeure préservé avec des plages situées sur des îles séparées du continent par des lagunes. En train ou en bus, on peut aussi rejoindre facilement les agréables villes d’Olhão (compter 20 min) ou de Tavira (1 h).

À 10 km à l’est de Faro, Olhão, d’où l’on peut embarquer vers les plages des îles Armona et Fuseta, ne manque pas de caractère avec ses ruelles et ses maisons blanches. Ce grand port de pêche donne à voir un visage authentique et vivant de l’Algarve avec son quartier piéton et son marché animé (Mercados de Olhão), abrité sous deux halles en brique rouge conçues par un élève de Gustave Eiffel.

Une vingtaine de kilomètres plus loin, voici Tavira, une petite cité portuaire surnommée la « ville des églises ». Elle en compte 36 pour 26 000 habitants ! Avec ses maisons ornées de balcons en fer forgé, ses ruelles étroites et son centre historique dans les hauteurs de la ville, Tavira ne manque pas de charme. Mention spéciale pour le pont romain à sept arches, qui débouche sur la place de la République : c’est la carte postale de la ville.