Randonnées dans les Pyrénées
Entre France et Espagne, les Pyrénées, seconde plus haute chaîne de montagnes de l’Hexagone, possèdent un charme singulier.
Les vallées profondes, les pentes vertes, les cabanes, les refuges accueillants et authentiques, les citadelles médiévales, les pics, les landes, les cascades et les lacs composent des paysages où la beauté naturelle règne et qui ont inspiré au XIXe siècle le mouvement artistique et romantique du pyrénéisme.
Des vallées aux sommets, des villages aux crêtes, des rives de l'Atlantique à celles de la Méditerranée, voici dix randonnées pyrénéennes abordables mais spectaculaires, qui sauront régaler le marcheur et éveiller le poète en vous !
Préparez votre voyage avec nos partenaires- Vernet-les-Bains, au pied du Canigou (Pyrénées-Orientales)
- Les lacs des Camporells et le pic de Mortiers (Pyrénées-Orientales)
- Le tour du Pog de Montségur (Ariège)
- Lac d’Oncet (Hautes-Pyrénées)
- Lac de Gaube (Hautes-Pyrénées)
- Crête du Soulor (Hautes-Pyrénées)
- Refuge d’en Beys (Ariège)
- La Rhune (Pyrénées-Atlantiques)
- Errebi (Pyrénées-Atlantiques)
- Passerelle d’Holzarte (Pyrénées-Atlantiques)
- Pour en savoir plus
Vernet-les-Bains, au pied du Canigou (Pyrénées-Orientales)
Nous sommes au pied du Canigou. Le seigneur des lieux, qui domine tout l'est des Pyrénées du haut de ses 2747 m, offre sa silhouette élancée à nos regards. À ses côtés, son voisin, le pic Quazemi, a également fière allure. Sur cette randonnée accessible, on ne part pas à l’assaut de ces cimes, mais l’exploration de la verte vallée qui s’étend à leurs pieds, autour de la ville thermale de Vernet-les-Bains, est plus qu’agréable.
Après un prélude sur la promenade thermale au bord du Cady une montée nous conduit dans un décor verdoyant, vers la jolie chapelle romane ruinée, Sant Climent de la Serra. On rejoint ensuite le dolmen de Cobartorat, qui nous rappelle que l’occupation humaine de cette vallée remonte à des millénaires.
Après le village de Corneilla-de-Conflent, on emprunte le Camí de Sant Jaume, le chemin de Saint-Jacques catalan, avant de rentrer, en franchissant à nouveau les rivières de Cady et de Saint-Vincent, vers Vernet. Une petite balade dans les ruelles du centre ancien, devant l'église Saint-Saturnin notamment, conclut cette randonnée sous les bons auspices du Canigou.
Longueur : 9,5 km (250 m de D+)
Durée : 3 h
Difficulté : un parcours assez physique avec quelques lacets pentus. Terrains parfois rocailleux.
Parcours / Fiche détaillée : www.tourisme-canigou.com
Les lacs des Camporells et le pic de Mortiers (Pyrénées-Orientales)
Au pied du massif des Pérics, non loin du lac des Bouillouses, le site classé des Camporells offre un véritable jardin aquatique d’altitude : douze lacs ponctuent les étendues de prairies richement fleuries et de bois plantés de pins à crochets notamment.
Cette randonnée, que l’on réalisera idéalement sur deux jours avec une nuit au refuge des Camporells, niché dans ce splendide écrin au bord d’un petit lac, permet de découvrir pleinement cette constellation d’étangs et de se plonger dans l’ambiance de haute montagne qui les domine.
On grimpe en effet jusqu’au sommet du pic de Mortiers, après avoir traversé de belles étendues herbeuses, parsemées de zones humides et d’arbres, admiré les vues sur la vallée de Lladure et sur celle du Gâvre.
Du sommet, on prend le temps d’admirer le patchwork des lacs, mais aussi les sommets des Pérics et du puig de Terrers tout proches. La descente demande un peu d’attention, mais on savoure encore mieux en se posant pour la soirée au refuge, où il fait bon se détendre en terrasse, au creux de ce petit paradis des montagnes catalanes.
Longueur : 15,5 km (850 m de D +) – 31 km sur deux jours AR.
Durée : 5 h (comptez 9 h pour l’AR)
Difficulté : un parcours assez difficile, avec un dénivelé non négligeable. Les terrains sont assez faciles dans l’ensemble mais certains passages demandent de l’attention pour se repérer et conserver de bons appuis.
Fiche détaillée : https://cdt66.media.tourinsoft.eu/upload/les-lacs-des-camporeils-rando-fiche-ffrp.pdf
Le tour du Pog de Montségur (Ariège)
Parmi les citadelles qui ont servi de refuge aux cathares, Montségur, sur les contreforts des Pyrénées ariégeoises, reste l’une des plus impressionnantes. La forteresse, dont la puissance culmina au début du XIIIe siècle, fut assiégée en 1244. Près de 230 cathares y furent brûlés vifs.
Le site et la forteresse ruinée demeurent spectaculaires. Grâce à ce tour du Pog, on prend encore mieux la mesure de cette puissance architecturale et naturelle : le parcours permet d’admirer de beaux points de vue tout autour de la citadelle.
On part au pied du château pour marcher sur le chemin des Bonshommes (et celui des Tisserands) sur les traces des cathares. L’environnement verdoyant, les cimes qui se dévoilent au loin, la silhouette de la citadelle, tout concourt à rendre cette balade forte en émotions.
On atteint les ruines de Péchiqueille, avant de rentrer vers le village et le château de Montségur par le chemin des Purs, nommé lui aussi en référence aux « Parfaits ». Après un tel périple, nous nous sentons, si pas parfaits, sans doute un peu plus proches des cieux et du divin qu’en partant !
Lire aussi notre article Le pays cathare, d’un château à l’autre
Longueur : 7,7 km (547 m de D +)
Durée : 3 h
Difficulté : une randonnée courte mais assez physique, avec de bonnes pentes et un dénivelé important.
Trace : www.cirkwi.com/fr/circuit/80831-tour-du-pog-de-montsegur
Lac d’Oncet (Hautes-Pyrénées)
Le lac d’Oncet est bien connu car il est facile d’accès : tout proche du fameux col routier du Tourmalet, la randonnée qui permet d’aller l’admirer est l’une des plus faciles des Pyrénées.
Un chemin sans difficulté ou presque, une pente plutôt douce (150 m de D + sur 7 km) et une durée très abordable, mais une promenade non dépourvue d’émerveillements : depuis le col bien connu des cyclistes, on suit une large piste d’où l’on admire le sommet (et l’antenne) du pic du Midi et la verte vallée. Puis, après le passage de deux petits tunnels (lors de notre dernier passage, le premier d’entre eux était en travaux mais le contournement est facile), s’ouvre une vue magnifique sur le massif de Néouvielle.
C’est le regard porté vers les cimes que l’on marche pour atteindre les rives du lac d’Oncet. Cette jolie perle d’eaux turquoise, entourée de pelouse et de roches, étincelle dans l’immensité de la montagne.
Les plus courageux pourront entreprendre l’ascension du pic du Midi de Bigorre (2 872 m), qui domine les lieux, pour admirer la vue en surplomb du lac. Pour les familles et les autres, l’aller-retour vaut déjà largement la peine. On rentre ensuite par le même chemin, mais en admirant d’autres points de vue.
Longueur : 7 km (AR) (150 m de D +)
Durée : 2 h
Difficultés : une balade facile, abordable même pour les familles. Large piste et pente douce.
Lac de Gaube (Hautes-Pyrénées)
Autre lac fameux des Pyrénées, le lac de Gaube est situé à une altitude moyenne (1 738 m). Tout proche de Cauterets, il était très prisé des curistes au XIXe siècle. La noyade d’un couple de jeunes anglais en 1832 est restée célèbre et alimente de nombreuses légendes. Néanmoins, il offre toujours un cadre idyllique pour une randonnée facile et un pique-nique au bord de l’eau turquoise.
On part du parking de Pountas. Après quelques lacets assez raides, on découvre le spectaculaire pont d’Espagne, sur le gave de Gaube, que l’on va suivre très agréablement à travers la forêt. Les nombreuses fleurs, les majestueux pins sylvestres à l’écorce rousse, le torrent qui court entre les roches, tout concourt à l’émerveillement.
À mi-pente, on peut s’offrir une pause pour admirer un premier lac, le lac des Huats, tout à fait bucolique, avant de reprendre l’effort pour parvenir à destination. Le lac de Gaube, dominé par le glacier et la cime du Vignemale (3 298 m), point culminant des Pyrénées françaises. Il est temps de se détendre en admirant les eaux pures bordées de sapins et de roches et, pourquoi pas, de profiter de la terrasse de l’Hôtellerie toute proche, avant de redescendre par le même sentier muletier qu’à l’aller.
Lire aussi notre article Road trip : les Pyrénées au sommet
Longueur : 5,5 km (300 m de D +)
Durée : 2 h 30 (AR)
Difficulté : une balade accessible même s’il faut prendre en compte le dénivelé et une pente raide au début du parcours.
Crête du Soulor (Hautes-Pyrénées)
Les crêtes du Soulor offrent des vues spectaculaires sur les vallées adjacentes et une bonne bouffée d’oxygène à travers un paysage préservé. Lacs, prairies d’altitude fleuries, rencontres avec quelques chevaux, panoramas sur les sommets sont également au programme de ce parcours qui décrit un grand huit avec pour pivot le col de Soum, d’un versant à l’autre.
On débute du col du Soulor, d’où l’on traverse un joli bout de forêt avant d’entrer pleinement dans le vif du sujet pour découvrir les grands espaces ouverts sur la crête. On parvient au col de Soum, d’où l’on admire la vue sur le lac avant de poursuivre vers le pic de Cantau sur la crête de la Serre. Peu avant le col de Bazès, on bifurque pour rentrer, sur un sentier en aplomb du val d’Azun et de la vallée des Gaves. Les vues spectaculaires, notamment sur le Gabizos, s’enchaînent à bon rythme. On longe enfin le lac de Soum avant de revenir sur le col et de poursuivre jusqu’au point de départ, toujours dans cette ambiance verdoyante et panoramique !
Longueur : 13,3 km (440 m de D +)
Durée : 4 h 15
Difficultés : un dénivelé accessible pour cette randonnée sur les crêtes. Le terrain reste montagnard.
Trace : rando.valleesdegavarnie.com
Refuge d’en Beys (Ariège)
Dans la haute vallée de l’Orlu, entre Haute-Ariège et Cerdagne, le refuge d’en Beys se découvre dans un écrin impressionnant de nature minérale, en aplomb d'un lac aux eaux pures où l'on imagine nager les truites sauvages.
Cette randonnée reste la plus classique pour se rendre dans ce lieu à la tranquillité magique, d’où l’on peut guetter les troupeaux d’isards et les rapaces.
On part du parking du Fanguil en franchissant le torrent de l’Oriège, qui forme plus haut le lac d’en Beys. Le GR 7 nous conduit à travers la jasse d’en Gaudu, vaste pâturage où l’on rencontre vaches et marmottes. On grimpe ensuite à couvert des hêtres puis sous les bouleaux et les sorbiers, avant d’atteindre l’étage des Rhododendrons. Enfin, on atteint un petit col où s’ouvre le panorama sur l’étang d’en Beys. Il n’y a plus qu’à descendre un peu pour découvrir le refuge blotti derrière un petit mamelon.
Comme la balade précédente, cette marche occasionne un aller-retour. On peut très bien envisager, vu la longueur, de rentrer le jour même après une pause au refuge, mais l’aller-retour, ou mieux deux ou trois jours à marcher autour d’en Beys (les parcours sont nombreux et splendides), sont conseillés !
En attendant, on savourera la bière brassée par Julien, gardien du refuge en compagnie de Sylvain depuis dix ans. Son nom, la Bien Méritée, est bien trouvé !
Longueur : 8 km (850 m de D +) (16 km AR)
Durée : 3 h (6 h AR)
Difficultés : une bonne pente à prendre en compte. Terrains plutôt simples techniquement, rocailleux sur la fin.
Trace : www.refuge-enbeys.com/fr/
La Rhune (Pyrénées-Atlantiques)
Sommet emblématique des Pyrénées Atlantiques et du Pays basque, La Rhune, du haut de ses 905 m d’altitude, dévoile un panorama spectaculaire. Vue à 360° sur la baie de Saint-Jean-de-Luz et la côte landaise côté français, sur la côte espagnole et bien sûr, sur la chaîne des Pyrénées.
Pour y grimper, de nombreux parcours existent, du plus familial (le petit train, centenaire, offre une alternative familiale et sympathique !) au plus sportif.
La randonnée que nous proposons ici se situe dans la bonne moyenne : après l’effort, on apprécie encore mieux le panorama durement conquis ! Elle reste cependant accessible : une montée assez progressive, de beaux paysages depuis le village d’Ascain, le vol des vautours qui semblent vous saluer au passage, la montée passe crème.
Quelques sauts de ruisseaux, de bons passages ombragés en alternance avec les espaces ouverts, aucun ennui non plus dans cette jolie nature.
Seuls les derniers mètres, rocailleux, demandent un peu plus de concentration, mais la récompense au bout est à la hauteur. On descend par les pâtures, où paissent de petits chevaux bien sympathiques, pour varier un peu et revenir à Ascain.
Longueur : 12,4 km (760 m de D +)
Durée : 5 h 45
Difficulté : une longue montée, assez progressive, qui exige une bonne condition physique.
Errebi (Pyrénées-Atlantiques)
Encore une montagne – enfin une colline – du Pays basque à l’altitude modeste mais au panorama remarquable ! Le patchwork des bois, des champs, des collines, des villages aux maisons aux toits de tuiles et aux façades blanches typiques, avec l’océan en fond, est absolument beau et reposant.
Pour l’admirer, on chemine à travers un agréable chemin de crête fleuri, une lande bordée d’ajoncs et de bruyères où il fait bon marcher. On marche un instant sur le mythique GR 10 avant de poursuivre vers le col de Trois Croix (où on n’en voit qu’une !) puis la petite chapelle d’Arentze, où d’après la légende, la Vierge est apparue à un berger sur une aubépine. C’est d’ailleurs sur un ancien chemin de procession que l’on rejoint le village d’Ainhoa, l’un des plus beaux du Pays basque avec ses façades à pans de bois rouge et blanc qui contrastent avec le vert des collines alentour.
Le dénivelé est assez progressif à la montée, la descente est plus raide, mais on pourra opter pour le sens inverse si on préfère.
Longueur : 8,6 km (477 m de D +)
Durée : 4 h
Difficulté : une balade abordable, mais il faut être prudent dans la descente, assez raide, surtout par temps de pluie. Attention du 1er octobre au 15 novembre, itinéraire déconseillé pour cause de chasse à la palombe !
Passerelle d’Holzarte (Pyrénées-Atlantiques)
C’est sans doute l’une des passerelles les plus spectaculaires et les plus vertigineuses d’Europe qu’il vous est proposé de découvrir au bout de cette marche ! La passerelle d’Holzarte domine les impressionnantes et profondes gorges d’Olhadubi, livrant des vues et des sensations inoubliables. Gare au vertige et aux secousses mais rassurez-vous : la passerelle actuelle est toute récente (2021), elle a remplacé son ancêtre qui datait de 1920.
On l’atteint en empruntant depuis l’auberge de Logibar un sentier (commun au GR 10) qui grimpe gentiment d’abord, à couvert de la forêt, puis se fait plus abrupt avant de parvenir à la passerelle. Nous sommes ici vraiment dans un territoire marqué par les légendes basques, au pays du géant Basa Jaun qui aurait entaillé la montagne pour créer ces gorges, qui ont longtemps interdit le passage, jusqu’à l’édification de la passerelle.
Holzarte signifie « entre les parois » en basque et on comprend bien ce nom en découvrant l’endroit, et davantage encore en tentant de traverser la passerelle de 67 m de long et 140 m de haut au-dessus du canyon : respirez, ça va bien se passer !
Longueur : 4,5 km (350 m de D +)
Durée : 2 h
Difficulté : une balade accessible qui exige tout de même un minimum de condition physique et un peu de vigilance avant d’arriver à la passerelle, la pente est raide et le terrain rocheux. Vigilance avec des enfants : la crête, peu dangereuse, domine des à-pics profonds.
Pour en savoir plus
Consulter nos guides en ligne Midi toulousain-Occitanie, Languedoc-Roussillon et Pays basque, Béarn
Texte : Sylvain Bazin
Mise en ligne :