Le tour du monde en 80 phares
Auteur : Vincent Guigueno
Editeur : Editions EPA
328 Pages
Ce beau livre n’est pas seulement un catalogue des phares les plus impressionnants du monde. Au-delà du geste architectural, chaque monument sélectionné par Vincent Guigueno révèle l’histoire d’une région. Car les phares sont souvent au centre de préoccupations économiques, politiques ou militaires ; parfois, ils sont juste les témoins discrets d’une époque. On débarque ainsi sur 80 littoraux différents aussi bien en Islande qu’au Japon, en Australie, en Turquie, en Afrique du Sud, au Sénégal ou encore en Chine.
À la qualité esthétique des photographies grand format s’associe une documentation fournie (gravures, peintures, cartes géographiques, publicités anciennes) qui permet de se projeter au temps où les phares étaient des moyens de communication essentiels. On retrouve, par exemple, le phare de Douvres qui servait de fanal la nuit pour guider les navires qui passaient des Gaules à la Grande-Bretagne. Ou encore le phare de Pondichéry, vestige de la colonisation française en Inde. Et parmi les phares isolés du reste du monde, il y a celui de San Juan de Salvamento, en Terre de feu, décrit par Jules Verne dans Le Phare du bout du monde (1905). L’écrivain n’y est jamais allé. Sur place, c’est une simple cabane de bois octogonale que l'on découvre à l'origine d’un mythe.
Vincent Guigueno est un grand connaisseur des phares. Après une carrière d'enseignant-chercheur, il était entre 2009 et 2015 chargé de mission pour le patrimoine des phares au ministère de l’Écologie. À ce titre, il a notamment contribué à la campagne de protection des phares au titre des monuments historiques. Il a publié de nombreux ouvrages sur ce thème : Les phares : Gardiens des côtes de France (Gallimard, 2012), Phares : Monuments historiques des côtes de France (RMN-GP, 2013), Le monde perdu des phares (La Martinière, 2018). L’auteur a été commissaire d’exposition, notamment au musée national de la Marine, avant de rejoindre le musée du quai Branly – Jacques Chirac.
Texte : Martin Wable