Le Maroc par Éric Milet
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Le Maroc a rouvert ses frontières le 7 février dernier ! L'occasion de redécouvrir ce pays avec le regard d'Éric Milet, enquêteur au Routard. Il nous parle du Maroc où il s'est rendu de nombreuses fois pour réactualiser le guide.
Né à Saint-Nazaire, Éric a passé son enfance à regarder s’éloigner les bateaux. Premier voyage à 15 ans. Seul. Depuis, il n’a pas cessé. Voyager, c’est comme une petite vie dans la vie : on naît, on vit, on meurt… et on renaît (ouf !). Juste l’envie de voir, de toucher, de sentir. Envie de raconter, aussi, qu’on arrive du bout du monde ou du fond de son jardin.
En quoi le Maroc est-il la destination "Routard" par excellence ?
Le Maroc, c’est le plus lointain des pays les plus proches de nous. A moins de 3h de vol de la plupart des villes d’Europe, c’est à la fois l’Afrique, la Méditerranée et le monde arabe réunis. En majesté. Un monde avec des gens d’une extrême gentillesse. Un pays attachant et dépaysant au possible, tant au niveau culturel qu’au niveau des paysages et du climat. Qui plus est, le Maroc est peut-être un des derniers pays où il est très facile de voyager sac à dos en empruntant les moyens de transports locaux, en mangeant pour trois fois rien et en dormant à la belle étoile dans le désert par exemple ! Et ceux qui recherchent plus de confort trouveront riads somptueux et hôtels de standing.
Une activité à faire absolument ?
On oublie souvent que le Maroc est avant tout un pays de montagne et de montagnards. Avec plusieurs sommets à plus de 4 000 mètres, le Haut-Atlas marocain n’a rien à envier aux destinations « montagne » des catalogues spécialisés. Sur place, on peut dénicher un guide (vraiment) diplômé, qui sollicitera les services d’un cuisinier et d’un muletier pour porter ses bagages. Sinon, passez par une agence. C’est le meilleur moyen de pénétrer le pays berbère, là où les véhicules, empêchés par le manque d’infrastructures, ne mettront jamais les roues. Un voyage authentique et à son rythme, de village reculé en village reculé, avec des pique-niques inoubliables et des nuits chez l’habitant toutes crépitantes d’étoiles.
Une spécialité culinaire à goûter ?
La cuisine du Maroc n’est pas très épicée contrairement à la Tunisie, par exemple. Elle est même plutôt sucrée. C’est un héritage des Andalous, paraît-il. Les Marocains rajoutent du miel, du sucre et des fruits dans pratiquement tous leurs plats, du couscous au tajine, en passant par la pastilla. Et on ne vous parle pas du thé ! La pastilla est un feuilleté à base d’oignons, d’amandes et d’œufs durs souvent préparé au pigeon (un plat sucré-salé donc) et saupoudré de cannelle que l’on sert à l’occasion des grandes fêtes de famille. A Fès, on enlève même carrément le pigeon pour rajouter encore plus de miel, du lait et parfumer le tout à la fleur d’oranger. Ca devient un excellent dessert !
Un souvenir de voyage ?
Le Maroc réserve parfois quelques surprises et c’est ce qui fait son charme. Rien n’est vraiment définitif là-bas, c’est un peu inch’allah à chaque fois. On voit 20 km sur une carte, on croit y être en un petit quart d’heure, eh bien non ! Un jour du côté de Merzouga, aux abords de l’erg Chebbi, on a voulu prendre un raccourci vers l’auberge qu’on apercevait au loin. Puis tout à coup, au creux d’un mouvement de terrain, patatras…on s’est ensablé jusqu’au châssis ! Il a bien fallu 2 h pour nous sortir de là alors qu’on était à 5 m de la route goudronnée !
Une rencontre mémorable ?
Exceptionnelle même. La rencontre avec les Beni Mguild, les bergers transhumants de l’oriental marocain qui, dès les premières chaleurs, conduisent leurs troupeaux de chèvres et de brebis sur les igoudlane (les pâturages réglementés) du Moyen-Atlas. On les rencontre parfois du côté du lac Afennourir, en limite des grandes forêts de cèdres. C’est souvent l’occasion d’un thé à la menthe fort et très sucré, partagé sous la tente en poil de chèvre, galette de pain cuite le matin même, miel et vache-qui-rit...
Texte : Routard.com