Sous cet arbre, donc, un gros lion mâle. Il est extrêmement attentif au reste du zèbre qui est à ses côtés. Il regarde ce qui l’entoure, même ce véhicule qui vient de s’arrêter.
Il me faudra de très longues minutes avant de me rendre compte qu’il y a également du mouvement sous 2 arbres voisins. Des lionnes et de jeunes lions sont à une vingtaine de mètres.
Pour le moment, je n’arrive pas à déterminer combien il y en a. Il fait chaud, ils passent la plupart du temps allongés à l’ombre et ne se déplacent que pour suivre les mouvements de l’ombre.
Une lionne se lèche les babines à l’idée de déguster un morceau de zèbre, mais le mâle ne laisse personne s’approcher. Elle essaye, mais il se lève, grogne et même si elle décide d’agiter ses fesses devant lui pour le distraire, rien n’y fait, il est obsédé par son zèbre et ne le partagera avec personne, même pas avec les siens.
Il y a désormais quelques véhicules qui suivent la scène, mais en début d’après-midi, il fait très chaud et j’ai le sentiment qu’il ne se passera rien tant que la température ne descend pas. Je rejoins donc Halali pour me ravitailler, je visite quelques points d’eau et je suis de retour quelques heures plus tard.
Rien n’a bougé, quelques dizaines de minutes d’attente et une première animation.
Une hyène passe au loin et disparait. Quelques minutes plus tard, ce sont deux hyènes qui sortent de la forêt et semblent très curieuses. Lentement, elles se rapprochent à une vingtaine de mètres du lion et de son protégé, puis elles repartent.
Encore une dizaine de minutes, elles sont maintenant trois et l’une d’elles décident de voir de très près le possible butin.
Il est temps de se lever.
La curieuse n’a peur de rien!
Mais elle est consciente que seule, elle est moins forte. Les 3 hyènes repartent vers la forêt.
Le soleil commence à descendre rapidement et les règles sont claires: il faut rejoindre le camp qui est à dix minutes de là avant le coucher du soleil. Les quelques voitures partent petit à petit. J’attends le dernier moment avant de mettre le contact. C’est à ce moment-là qu’une dizaine de hyènes sortent du bois.
Elles sont allées chercher du renfort. Les prochaines minutes, heures risquent d’être très animées, mais je n’ai pas le choix, je dois quitter les lieux. Quelle frustration!
De retour à Halali, un night drive est sur le point de partir. Je discute rapidement avec le guide/chauffeur du parc national et on prend directement la route pour voir la suite de l’histoire.
À une centaine de mètres du lieu, on retrouve une partie de la troupe de lions.
Mais la situation semble relativement calme. Une mère prends soin de l’un de ses petits, déjà relativement grand.
Aucun signe du gros mâle, des hyènes ou du triste héros de cette histoire, le zèbre.
Cela dure quelques minutes, puis au loin, quelques sons se font entendre, des rires aussi.
Les prochaines photos pour raconter la suite de notre histoire seront des captures d’une vidéo. J’avais énormément de difficultés à faire de bonnes photos de nuit et je souhaitais capturer le son qui fût l’une des choses les plus impressionnantes. La qualité des photos sera donc mauvaise, mais je vais également partager le lien de la vidéo un peu plus bas pour que vous puissiez aussi profiter des bruits.
Une partie de la troupe de lions, composée des plus jeunes et de quelques femelles, s’éloigne. Ils semblent se désintéresser totalement de ce qui se passent et du mâle qui ne souhaitait pas partager son butin tout au long de la journée.
Mais les sons de plus en plus fort ne laissent pas de places au doute, le mâle est en très mauvaise posture. Certains lions sont obligés de rejoindre la mélé en rugissant.
Le mâle ne lâche pas son zèbre et est désormais dans un nuage de poussière, sous une dizaine de hyènes.
Trois lions ont rejoint le mâle, la lutte dure un long moment, mais les hyènes prennent le dessus petit à petit. Le mâle sort enfin de cette masse et ne peut regarder qu’impuissant s’échapper le repas qu’il n’a pas souhaité partager avec les siens, qui sont venu le sauver de cette délicate situation.
Les sauveurs ne s’attardent pas et rejoignent le reste de la troupe, alors que le mâle reste immobile, en regardant le repas des hyènes.
Elles s’approchent de nous pour continuer leur festin.
Et termine à même pas 5 mètres de notre véhicule. C’est impressionnant! Quel chance de vivre ce moment!
Mais il est temps de rentrer au camp, cela fait 2 heures que l’on est là. Le guide qui travaille depuis plusieurs années dans le parc avouera que ça a été la scène la plus impressionnante qu’il a observée dans sa carrière.
De retour au camps, quelques rhinos au point d’eau et il est temps d’aller se reposer. Le lendemain matin, plus aucune trace de ce qui s’est passé pendant la nuit, je me dirige vers le point d’eau de Goas, pour prendre le petit déjeuner dans la voiture. Kudus, springboks, zèbres.
C’est drôle, tous les zèbres regardent dans la même direction. Concentré sur mon petit déjeuner, il me faudra de longues minutes pour m’apercevoir de la présence de lions au loin. Je viens seulement de m’apercevoir maintenant que sans le vouloir, les lions sont déjà visibles sur mes photos, au fond, derrière les zèbres.
Rapidement, je reconnais la troupe de la veille. Mais aucune trace du mâle. Ce matin, c’est hydratation, détente et câlins.
La troupe s’installe à l’ombre lorsque la chaleur arrive, mais reste attentive aux zèbres imprudents qui pourraient trop s’approcher.
Finalement, toute la troupe prend la direction de la forêt et disparaît.
Les 24 heures à suivre cette troupe vont rester gravé à jamais dans ma mémoire!
Le lien vers la vidéo du combat: LionsVsHyènes
Les premières secondes n’ont pas de sons, mais ensuite mettez le volume à fond pour en profiter!